jeudi 9 mai 2013

Robe Kurta

Kurta en Tadjik ou Kuylah (en Uzbek) est une sorte de robe pour femme.
Le devant et le dos de la robe sont divisés en deux mais sont du même tissu.
Les manches, larges et longues sont également fabriquées d’un morceau de tissu.
Les chaines sont en soie et les trames en coton.

Ikat est un terme indonésien qui désignait à l’origine une technique fort ancienne, connue dans des nombreuses régions d’Asie. L’ikat d’Asie centrale est un tissu à dominante chaine, dans lequel seuls les fils de chaine reçoivent les couleurs choisies au cours d’un processus en plusieurs étapes qui consiste à réserver par des ligatures, diverses parties de la chaine avant teinture.
                                                                    Kaltacha

En Ouzbékistan, à partir des premières années du 19ième siècle la production des ikats a connu un véritable renouveau artistique à Boukhara, Samarkand et dans les villes de la vallée du Ferghana.

D'autant plus que dans ces villes se trouvaient déjà des guildes d’artisans et des ateliers. Dès lors, l’ikat devient rapidement un article très demandé, un article de luxe ayant une certaine fonction sociale puisqu’il servait  à confectionner des costumes de cérémonie et des manteaux d’apparat.



                                                                         Kamzol

Le rôle des textiles dans la vie des peuples des oasis était considérable. Non seulement, en rue les vêtements d’un homme suffisaient à indiquer son rang social mais encore, dans les maisons, la pièce principale regorgeait des textiles les plus riches. De plus, le rite des fêtes claniques jusqu'aux fêtes familiales, comme le mariage, se déroulaient au milieu de tissus et parfois même sous des tentes de soie.



5 ou 6 différents styles étaient utilisés pour les "overcoat". La couleur était très importante ; par exemple les juifs étaient autorisés à porter seulement certaines couleurs en dehors de leurs maisons,  celui qui mettait une robe indiquant un rang supérieur au sien pouvait être puni.
Le prix des tissus était en grande partie fonction du nombre de ses couleurs. Ce qui n’est pas étonnant lorsque l'on considère le nombre d’étapes à suivre pour fabriquer un ikat :
  1. Préparation de la chaine (bouillir, étirer, sécher, marquer, enserrer les endroits où on ne voulait pas de teinture, retirer pour l’enrouler et la porter chez le teinturier)
  2. Teinture, premier bain
  3. Retour à l’atelier, tendre, ligaturer
  4. Teinturier, deuxième couleur
  5. Après la dernière teinture on passait chez le fabriquant de corps de lices (cadre en bois, cordelettes en forme de maille)
  6. Puis on apportait tout à l’atelier de tissage.
  7. Après le tissage on battait la soie pour la rendre brillante




                                         merci      Photos yolistan.over-blog.com

Une légende raconte l'origine de ces tissus ikates: elle parle d'un jeune homme qui désirait ardemment épouser une jeune princesse, mais le khan, père de la princesse, l’avait promise en mariage à celui qui serait capable de confectionner la plus magnifique des robes. Jour et nuit, le jeune homme tissait et les soieries qu’il proposait au khan étaient plus belles les unes que les autres Hélas, à chaque fois le khan les refusait. Alors, désespéré, il se rendit sur les bords d’un grand lac et voulu se noyer. Le sang qui coulait de ses doigts usés d’avoir tant tissé se mêla à l’eau du lac, au reflet des arbres et au bleu du ciel. Ces couleurs se mêlaient si harmonieusement qu’il décida de les reproduire sur son métier à tisser. Le khan, émerveillé par la beauté du tissu, lui donna sa fille en mariage.